Une affiche avec un Cosaque... Cela a suffit à nous convaincre d'aller au spectacle de danses folkloriques. Une troupe d'une quarantaine de danseurs, hommes et femmes, ont alterné tenues colorées et danses variées. Danses en couple, rondes, avec de longues cordes colorées, nouées et dénouées, mais jamais emmêlées...! La partie que nous avons préférée était celle des danses de Cosaques. Les danseurs sont des athlètes et leurs mouvements sont impressionants. N'essayez pas ça chez vous (comme disent les catcheurs!).

L'Orchestre Philharmonique d'ОдесаOdessa a organisé un concert gratuit, en plein air, devant les Colonnades surplombant le port, pour célébrer les 30 ans d'indépendance de l'Ukraine. Des images étaient projetées sur les Colonnades blanches pour accompagner les musiciens. Le repertoire classique était interprété par de nombreux violonistes et flûtistes, un majestueux pianiste, mais aussi des violoncellistes et des cornistes.

On a changé de registre avec cet évènement: un spectacle de catch! Nous sommes toujours à la recherche de catch, dans les différents pays qu'on visite: Angleterre, Belgique, Japon, États-Unis et France bien sûr. C'était donc une belle surprise quand nous avons reçu une notification Facebook de la ligue de catch d'ОдесаOdessa annonçant un show lors du Festival de la Bière. Même si on ne comprend pas les dialogues, on comprend sans problème qui est le Gentil ou le Traître, qui il faut applaudir ou huer. Super!

Ce soir-là, nous avons quitté le Festival de la Bière pour rejoindre Потьомкінські сходиles escaliers Potemkine, des escaliers immenses (doublés d'un funiculaire) qui relient le port à la ville et qui ont été le lieu de tournage d'une scène culte dans le film Le Cuirassée Potemkine. Dans cette scène, une poussette dévale les escaliers.

Ici se déroule la clotûre du célèbre Festival International du Film d'ОдесаOdessa. Après la remise des prix et le discours de l'invité Terry Gilliam (un des réalisateurs préférés de François), nous avons assisté à la projection en plein air du film "The Kid" de Charlie Chaplin, accompagné par un orchestre symphonique. Décidément, on ne s'ennuie pas à ОдесаOdessa!

Nous sommes allés nous promener dans l'énorme marché aux puces: Старокінний ринокle marché Starokonnyi. Une partie a été rénovée et on y trouve des stands et même des boutiques de tout: électricité, bricolage, mais aussi vente d'oiseaux, de poissons, de matériel de chasse et pêche. François y achète même un petit fer à souder. Tout autour se trouvent les étalages à même le sol de toutes sortes de babioles. Il y a même une rue pleine de gens qui vendent des chiots et des chatons, entassés dans des cages (probablement la pire rue de la ville tellement ça nous a fait mal au coeur).

Nous avons aussi visité le grand marché de la ville: Ринок Привозle marché Privoz. Un marché couvert entouré de stands de vente de fruits, légumes, vêtements, jouets, etc. Ce qui nous a étonné, c'est qu'ici les rues du marché restent ouvertes à la circulation des voitures... Un drôle de bazar!

Au centre-ville, contrairement à toute attente, un large quartier est fermé à la circulation le week-end. Les rues sont envahies de piétons, libres d'évoluer entre restaurants, bars, cafés, magasins de souvenirs, musées, et autres supérettes. C'est très agréable de s'y promener. Les guitaristes, violonistes, caricaturistes, propriétaires de poneys, pigeons, et même de serpent et scorpion, sont monnaie courante. Un air de vacances flotte dans les rues désormais piétonnes de la ville...

30°C chaque jour depuis des semaines... Pas un nuage dans le ciel... On a craqué: on est allé au parc d'attractions aquatiques! Et on n'a pas regretté! Aux traditionnelles piscines à vagues et toboggans se sont ajoutées des attractions à sensations incroyables. On a descendu des toboggans, tête la première sur des tapis à poignées. On a tourné dans des cuvettes, comme dans une chasse d'eau, à deux sur des bouées gonflables. En marche avant, en marche arrière, sur le côté, voire même sans dessus dessous à l'arrivée... On s'est installés dans un tube, un par un, debout, jusqu'à ce que la trappe sous nos pieds se dérobe et qu'on chute, à la verticale ou presque. Bref, GÉNIAL!

Le 24 août, en Ukraine, c'est la fête de l'indépendance. Cette année, le pays célèbre ses 30 ans d'indépendance. Les bâtiments se parent des couleurs du drapeau: bleu et jaune. Dans le port il y a des défilés de frégates militaires. C'est un jour férié et nombreux sont ceux qui font le pont depuis le week-end. Ce jour-là, les gens ont souvent revêtu leur вишиванкаvyshyvanka, les traditionnelles chemises brodées colorées. Alors nous aussi!

La communauté de cyclistes de ЛьвівLviv ayant contacté celle d'ОдесаOdessa, nous avons été mis en relation avec ОксанаOksana, très impliquée dans le projet de construction de voies cyclables dans la région. Elle s'est chargée d'organiser une réunion avec le responsable du projet et les médias locaux. Nous avons été invités à raconter notre expérience cycliste en Ukraine et ailleurs.

Le rendez-vous avait lieu au café de Руслан ВеринRuslan Verin, une star régionale, si ce n'est nationale: il a déjà parcouru 62000km à vélo (on est battu avec seulement 30000km à notre compteur!). Son nouveau projet: traverser l'océan à bord d'une sorte de vélo maritime... Un peu fou, non?! Bref, nous avons rencontré des gens supers ce soir-là! C'est aussi ici qu'on a vu pour la première fois commen on fait du квасkvas, boisson fermentée au pain noir.

Pour entrer en Géorgie par voie maritime, pour les gens vaccinés, il est nécessaire de fournir les résultats négatifs d'un test PCR réalisé dans les 72 heures avant d'embarquer. Nous avons donc réalisé un test (environ 30€ par personne) dans un labo voisin et avons reçu les résultats (en ukrainien et en anglais) moins de 24 heures plus tard. Facile!

Le départ du bateau, prévu samedi à 23h, a malheureusement été retardé. D'abord de 12h puis de 25h. Nous partirons donc le dimanche à minuit si tout va bien. Heureusement notre test PCR sera encore valide. Et notre séjour n'atteindra sa durée critique de 90 jours que lundi, durée au delà de laquelle on n'a théoriquement pas le droit de rester sur le territoire ukrainien sans visa.

On a donc gagné un jour de plus en Ukraine. François en profite pour réparer la guirlande clignotante qu'un petit curieux a déglingué en grimpant maladroitement sur le tandem sous le regard attendri de ses parents... Notre cuisine se transforme alors en atelier d'électronique. Pas mal pour un voyageur à vélo!

Aujourd'hui c'est notre 89ème jour en Ukraine! Nous rendons les clés de notre appartement à midi. Nos propriétaires nous offrent à chacun une casquette souvenir d'ОдесаOdessa. On a souvent eu des propriétaires sympas mais c'est la première fois qu'ils nous offrent un cadeau. Après les traditionnelles photos d'adieu, nous prenons la route. Et comme d'habitude en Ukraine, il fait au moins 29°C.

Pour sortir de la ville, on a choisi de traverser le beau Парк Шевченкаparc Shevchenko puis de suivre la piste cyclable qui longe la mer sur plus de 5 kilomètres. C'est plus agréable que les larges boulevards du centre-ville. C'est l'occasion de tester notre nouveau matériel aussi: un stabilisateur de caméra qui permet de faire des vidéos fluides, même à vélo sur des pavés. On apprécie le résultat.

À mi-chemin entre notre appartement et le port se trouve le café ПоедИмPoedIm du célèbre cycliste Руслан ВеринRuslan Verin. C'est idéal pour nous, c'est là que nous patienterons avant l'embarquement prévu à 18h. On en profite pour goûter le nouveau burger à l'agneau et au fromage de chèvre. Un délice! Dernières photos souvenir avec le staff du café et nous prenons la direction du port.

Nous sommes arrivés un peu avant 18h15... mais à priori au mauvais endroit! Personne ne sait où se trouve le terminal des ferrys. Pourtant ça ne devrait pas passer inaperçu?! On croise deux autres voyageurs perdus, comme nous. Après plusieurs allers-retours, on distingue un accès, derrière des plots de signalisation. Au bout du chemin de terre qui ne ressemble pas à une vraie route on trouve enfin le quai.

Il est 18h45 et le contrôleur est furax. Il ne parle pas anglais mais arrive à nous faire comprendre qu'on est en retard (pour rappel, le bateau est annoncé avec un retard de 25h et la compagnie nous a dit au téléphone que l'on pouvait embarquer de 18h à 20h). Pour la peine, il nous fait poireauter. Plus tard, un gardien parlant anglais nous escortera jusqu'au contrôle des passeports et celui des bagages. Il est 20h quand on monte enfin dans le ferry et on n'est pas encore au bout de nos peines...

Une fois à bord, c'est le contrôle des tests PCR requis pour entrer en Géorgie. On nous informe que les nôtres, faits le 27 août, ne seront plus valables à notre arrivée le mardi 31 août... En effet, le trajet en bateau durant presque 3 jours et les résultats des tests PCR étant délivrés sous 24 heures, il est mathématiquement difficile de monter dans le navire avec des résultas qui seront encore valables au moins 72 heures. On a vite décidé de ne pas essayer de faire un cours de maths avec des douaniers parlant uniquement russe.
C'est encore un bel exemple des aberrations des régulations relatives au Covid. Il est virtuellement impossible de rentrer en Géorgie par la ligne de bateau qui fonctionne et que nous souhaitons emprunter. Heureusement, les anciennes fédérations de l'empire soviétique ont retenu au moins une leçon du temps de l'empire, c'est qu'il n'existe pas de problème administratif qui ne puisse se dissoudre avec un petit billet! Le commandant de bord du bateau nous propose pour 750 hryvnia (ou 25€ ou 25$ au choix) de nous fournir un test pendant la traversée. Nous, un peu naîfs, avons longtemps crû que quelqu'un allait venir farfouiller dans nos narines et vérifier si nous étions positifs. En fait, il s'avèrera que non, c'est juste les frais pour obtenir un certificat "authentique" stipulant que nous sommes négatifs (et à la bonne date)!
Nous savons que ça existe, que ça peut se faire (et c'est assez logique), mais nous sommes surpris de voir à quel point c'est institutionnalisé ici. Alors on est moins étonnés que blasés d'avoir dû se lever à 6h30 vendredi pour faire les premiers tests inutiles.

Dernière petite contrariété avant le(s) soulagement(s): on refuse de nous rendre nos passeports. Ils doivent rester à la réception jusqu'à l'arrivée au port... on n'aura pas plus de renseignements que ça! Résignés, on monte dans notre cabine. Heureusement tout est comme prévu: une cabine privée avec lit double et salle de bain privative. On a une grande fenêtre (pour un bateau) et pas mal de place. Le temps de prendre une douche rafraichissante après toutes ces émotions, on nous appelle pour le dîner. Eh oui c'est une autre surprise de ce trajet, bien qu'indiqué nulle part, il semblerait que les repas, à raison de 3 par jour, soient inclus dans le prix des billets! La table est dressée, nos places réservées, au menu de ce soir: filet de limande pané avec riz et carottes, salade de crudités et bicuits. La serveuse, elle au moins, est souriante et aimable. Tout devrait bien se passer...?!

La traversée devrait finalement durer 1 journée et 2 nuits (au lieu de 2 journées et 3 nuits comme indiqué sur le site internet de la compagnie)! Apparemment nous serons en mesure de rattraper une grosse partie du retard. Une organisation qui ne cesse de nous étonner... Mais bon, nourris et logés (et bercés), on profite du bleu du ciel et de la mer.