10h grand soleil: on papote avec les voisins et les propriétaires de l'appartement avant de partir. On a 50km à parcourir: 20km de plat le long du fleuve, puis la frontière avec le Monténégro. Sur les 25km restants, une belle côte nous attend, 8 km en tout avec des pentes allant jusqu'à 8 ou 9%. Ça devrait chauffer.
Le passage de frontière est simple: pas de tests ni de vaccin Covid requis, c'est un simple contrôle des passeports. En plus c'est un poste joint Albanie-Monténégro donc il n'y a qu'un guichet à faire au lieu de deux. Il y a une file pour les piétons, cyclistes et les motos donc ça passe vite. En 10 minutes on est de l'autre côté.
Au Monténégro on ne voit pas de drapeau accroché aux maisons, contrairement à l'Albanie ou la Macédoine. On n'en trouve pas non plus dans le seul magasin ouvert sur notre route: une station-essence. Tant pis, ça attendra.
Les problèmes ont commencé dans la côte. Dès le premier kilomètre, je (Sandrine) dois m'arrêter. Je suis éssouflée, je ne me sens pas bien, beaucoup trop de mal à reprendre mon souffle. Je sors d'une infection urinaire et d'une mycose et je suis fatiguée, c'est vrai. Mais avant cela j'avais déjà eu du mal à franchir Mavrovo, et quelques cols (bas) des Balkans. Il avait fallu y passer des heures pour gravir à peine 10km. Il s'agit donc d'une fatigue plus ancienne. Et je ne pensais pas que cela affecterait à ce point mes capacités.
Alors en pleine côte, alors que notre itinéraire est planifié pour les prochaines semaines, que ce soir quelqu'un nous attend à 20km à peine, la prise de conscience est difficile. Elle fait mal cette décision de redescendre. C'est terrible de devoir faire demi-tour, expliquer aux gens pourquoi on ne peut pas venir (ils ne comprennent pas alors qu'on était si proches: ils nous ont croisés sur la route), expliquer pourquoi on revient à Shkodër, raconter cette journée et ne pas savoir ce que cela signifie pour la suite.
Ce qui est sûr c'est qu'on doit se reposer. François le répétait depuis cet hiver, on aurait dû s'arrêter deux mois pour se reposer. Je n'y croyais pas. Bon, ben, maintenant on va y réfléchir! On est donc de retour à Shköder pour quelques jours...
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Un affichage personnalisé? (caractères japonais, images de fond)
Shkodër - Bar Dix-neuvième frontière (troisième fois)
Jeudi 26 mai 2022
Finalement, on s'est un peu reposés, pas assez, mais nous avons tout de même décidé de remonter en selle. C'est con, mais il y a des raisons. Principalement, les parents de Sandrine ont décidé de venir nous visiter à Dubrovnik à partir du 1er juin. Donc on ne va pas leur poser un lapin! Il y avait l'option de prendre un bus ou louer une voiture. Mais il y a deux frontières à passer et ça complique vachement les choses. Au final, nous avons modifié autant que possible l'itinéraire et, en supprimant beaucoup d'objectifs touristiques et en rusant un peu, nous pouvons éviter le plus gros des montagnes. Parce qu'au final, tant que nous ne serons pas reposés, il nous faut éviter les longues ascensions costaudes, et à cette condition nous pouvons tout de même rouler.
Nous sommes donc repartis pour cinq jours de vélo et deux de visites. Et nous espérons donc arriver en Croatie dans une semaine.
Pour commencer, nous sommes donc retournés au Monténégro mais cette fois-ci pour de bon. Au poste de frontière la guabeloue était un peu interrogative quand à nos passages successifs mais nous a laissés passer après une brève explication. Il fait désormais 35°C et quand ça monte un peu (on a quand même fait une ascension de 9km! Mais avec une petite pente, ça va...), on sent bien la chaleur.
En haut, il y a un long plateau puis une grande descente qui nous amène sur la côte. Nous commençons à voir la mer et la ville de Bar où nous dormirons cette nuit.
Les routes sont étroites mais les conducteurs patients et même encourageants, donc ça continue de bien se passer.
À peine arrivés, il faut faire un choix, se détendre ou faire du tourisme. Bien sûr, nous avons choisi les visites. Il y a une vieille ville de Bar dans les hauteurs à quelques kilomètres de la ville actuelle qui, elle, est en bord de mer. D'ailleurs nous sommes passés pas très loin en arrivant. Il faut donc trouver un transport pour remonter (2€ pour un taxi partagé) et ensuite arpenter les vieux pavés de la Stari Grad.
Ce sont les vestiges d'une ancienne ville fortifiée posée sur une colline, au milieu de montagnes impressionnantes. On y trouve les ruines de plusieurs églises, parfois transformées pour un temps en mosquées, et d'un ancien hamam. La tour de l'horloge de l'époque ottomane est encore bien conservée. L'aqueduc date du XVIIème siècle, de l'époque ottomane également. Il fut en partie détruit lors du tremblement de terre de 1979, tout comme le reste de la ville.
En redescendant de la vieille ville, on a fait un tour près du port et de la plage de Bar. Il y a une belle longue promenade piétonne. Avant de rentrer on a goûté quelques spécialités: le lokum: un beignet frit servi avec du fromage, du miel et de la confiture. Pour le dîner on a essayé le hamburger local: la pljeskavica. Et comme souvent nos plats favoris: les poivrons farcis et les légumes grillés. Voilà une première journée bien remplie dans ce nouveau pays.
Petite note: notre propriétaire Mira nous a très gentiment offert un drapeau du Monténégro (ainsi que deux savons produits dans la ville)! Trop gentillle. On est donc équipés pour parcourir le pays pendant ces prochains jours.
Autre petite note: ici les touristes doivent payer des taxes journalières pour les hébergements. Cela coûte 1€ par personne et par jour. Le propriétaire doit alors s'acquitter de cette taxe au bureau touristique local. Aujourd'hui nous avons accompagné Mira pour présenter nos passeports. C'est très rapide et en plus on est reparti avec une belle brochure sur le Monténégro en français.
Normalement, les caractéristiques de l'étape auraient dû être celles d'une petite journée un peu difficile: 40km 600m de dénivelé. Avec un pédaleur et demi disponible seulement sur le tandem nous avions un peu d'appréhension en partant ce matin. D'autant qu'à 10h il faisait déjà 28°C!
Nous avions bien préparé la route cependant, nous connaissions les côtes et surtout les endroits où nous pouvions nous arrêter pour souffler. Les routes sont étroites et désormais assez chargées, et les arrêts ne sont plus très souvent possibles.
À mi-chemin, nous avions repéré un petit restaurant où nous avons pu faire une pause.
Nous prévoyions un quart d'heure mais nous avons d'abord rencontré un couple germano-ukrainien avec deux enfants qui voyageaient en transport en commun, puis quatre cyclistes dont deux françaises avec qui nous avons beaucoup discuté (en tout une pause d'un peu plus d'une heure et demi).
En cours de chemin, nous devons faire un arrêt d'urgence pour protéger et aider une tortue à traverser la rue. Il y en a beaucoup et ça fait mal au coeur de les voir écrasées... donc on donne des petits coups de pouce.
Reposés nous avons pu aborder la seconde moitié jusque la station balnéaire de Budvar (nous longeons la côte pour quelques jours). La mer est belle est certaines villes sont beaucoup plus charmantes que d'autres. C'est le cas de Sveti Stefan par exemple. C'est un ancien village de pêcheur installé sur une petite île à quelques mêtres du rivage. Il rappelle vaguement le Mont Saint-Michel.
La côte est assez escarpée mais pour les derniers kilomètres il existe une longue promenade vélos-piétons très bien aménagée. Il y a même des tunnels éclairés et bitumés pour éviter les falaises. C'est vachement bien et nous roulons sans voitures à trois mètres de l'eau!
À peine posés les bagages dans une petite chambre de Budvar, nous irons directement nous baigner dans la Méditerrannée et lire un peu sur la plage. Ce coup-ci, nous ferons les visites demain (si on se lève).
Nous avons visité la vieille ville de Budva. Elle est sur une pointe de terre, entourée de la Mer Adriatique. Ses ruelles étroites sont pavées. On y trouve de nombreux cafés, restaurants et quelques églises.
À quelques pas de là, en suivant un chemin qui longe de grosses roches, on a atteint de jolies plages de sable. Ici ça sent les vacances, les bars de plage sont nombreux, la musique est partout, les gens se promènent à pied en grand nombre jusqu'à la nuit (et peut-être après?!).
Il y a néanmoins un petit bémol: d'abord nous arrivons vers le début de la saison estivale et il fait déjà entre 30 et 35°C tous les jours. Ensuite pour traverser le Monténégro en évitant au mieux le dénivelé, nous sommes contraints de longer la mer. La côte monténégrine, si elle est magnifique, n'a aucune vie propre, pas même une ville à proprement parler (à part, peut-être, Bar). Il n'y a que des stations balnéaires qui viennent accueillir les occidentaux et la bourgeoisie russe en vacances. Tout le monde parle anglais et russe, et les prix sont harmonisés sur ceux de l'Allemagne ou de la France. Très difficile de trouver quoi que ce soit d'authentique.
Si on peut se réjouir de pouvoir découvrir un pays en profondeur quand on le traverse à vélo, malheureusement, ça ne sera pas le cas pour le Monténégro. Nous y verrons quelques sites touristiques magnifiques, mais il faudra vraiment qu'on y revienne arpenter les montagnes de l'arrière-pays et rencontrer les monténégrins.
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Pour notre sept centième jour de voyage, la météo était très pessimiste. Hier, elle annonçait des orages et de la pluie depuis 3h du matin jusqu'en fin de journée. Du coup, nous avons prévu de faire au plus court, même si nous ne disposons pas toujours de beaucoup de choix. Mais dans ces cas-là, nous ne faisons généralement pas de tourisme.
Cependant, à neuf heures, il n'y a toujours pas de pluie. Il y aura quelques mini averses pendant une heure mais même pas de quoi tremper la route (en plus ça sèche très vite). Et puis nous partons à 10h30, et au final, nous aurons un ou deux coups de tonnerre mais pas de précipitation. C'est mieux comme ça.
Nous pourrons, du coup, sans problème faire une pause en terrasse de la marina de Porto Montenegro et déguster une glace hors de prix (mais délicieuse et bien méritée).
Pour sortir de Budva, il faut monter dans les collines puis quitter temporairement la côte. La route est cependant simple mais un peu chargée. Après 23km nous arrivons dans la ville de Tivat mais surtout dans ce qui s'appelle «les Bouches de Kotor». Ça s'appellle un Ria, c'est une (ou plusieurs) baie étroite et profonde qui rentre dans les terres. Ici, il y a quatre baies concomitantes et les montagnes abruptes tout autour donnent des airs de canyon. C'est très impressionnant et encore aujourd'hui c'est fort nuageux et nous ne voyons pas toutes les montagnes. Il existe un service de ferry très efficace et bon marché qui permet de les traverser à l'endroit le plus étroit mais nous avons décidé de faire tout le tour à vélo (sur deux jours).
Ainsi nous dormirons deux nuits à Kotor, la plus grosse ville du coin qui possède une vieille ville très réputée dont nous te parlerons plus en détails demain.
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La vieille ville de Kotor est entourée de hauts remparts. Elle se trouve juste à côté du port qui reçoit aussi bien des bateaux de pêcheurs, de plaisance ou des énormes bateaux de croisière. La vieille ville est pavée. Elle est pleine d'églises et de chats. C'est très joli.
Depuis la vieille ville partent des escaliers comptant 1000 marches qui mènent à la forteresse. Il faut compter 45 minutes pour arriver là-haut selon le Petit Futé. Dans notre cas, avec le drone, c'était beaucoup plus rapide. En effet, la pente est tellement raide qu'on n'a pas souhaité s'y aventurer.
Du haut de la forteresse la vue est incroyable sur les Bouches de Kotor. Il s'agit d'une sorte de fjord, long de 28km, composé de plusieurs golfes. Ce qui le rend incroyable, ce sont les montagnes escarpées qui les bordent. Heureusement il y a une route qui longe la mer tout autour, ce qui nous permettra d'en faire le tour sans trop se fatiguer.
Pas facile de trouver un restaurant qui ne soit pas un attrape-touriste ici. Pourtant François a trouvé un traiteur qui fait du poisson et des fruits de mer pour un tarif très correct. Pour 20€ (pour deux) on s'est régalé de risotto à l'encre de seiche, gambas et calamars grillés et une petite salade šopska (tomates, concombres, poivrons, fromage, olives). Le top!
Le printemps est bien installé alors la végétation est dense, les fleurs nombreuses. On a remarqué des jolies fleurs en forme de plumeau, ce sont des albizia, aussi appelés les arbres à soie. Il y a aussi des fleurs bec de perroquet.
Mais au fait d'où vient le nom de Monténégro? Certains disent que lorsque les marins arrivaient dans la baie de Kotor, ils voyaient alors ces montagnes couvertes de forêts denses, sombres et ils l'auraient appelés la "montagne noire" ou plutôt Crna Gora en Monténégrin (mais Monte Negro en italien). Quand nous sommes arrivés hier, les orages menaçaient et les sommets environnants correspondaient tout à fait à cette description.
Le titre est assez explicite aujourd'hui: l'objectif est de faire le tour des Bouches de Kotor. Il y a une grosse cinquantaine de kilomètres, mais on en a déjà fait une petite partie en arrivant. De fait, nous ferons simplement 43km. Et comme c'est plat, ça va vite. Même si nous prenons des toutes petites routes, au bord de l'eau, qui ne sont vraiment pas larges et comme il y a pas mal de voitures garées plus ou moins bien, par moment, c'est compliqué de croiser d'autres véhivcules.
Mais nous avons le temps et tout se passe très bien. Nous nous arrêtons discuter et faire du drone à Perast, une vieille ville touristique un peu connue et bondée de cars de touristes.
Nous ferons une pause également dans le petit village de Baošići, beaucoup moins peuplé mais il y a plein de petites plages et nous en avons donc profité pour aller nous baigner. Il fait un peu moins de 30°C et un grand soleil donc c'est très appréciable.
Nous arriverons à 14h00 à Herceg Novi. Une autre ville connue pour sa Stari Grad, sa vieille ville médiévale. Encore une ville à escaliers! Mais on a pris soin de choisir un appartement facile d'accès. La propriétaire nous a offert du gâteau à notre arrivée. Royal!
La vielle ville possède une tour de l'horloge, héritage du passé ottoman de la région. Il y a plusieurs forteresses et quelques églises. Les ruelles sont étroites. La végétation nous plaît beaucoup: de gros cactus avec des fleurs de diverses couleurs, des lauriers blancs, roses et rouges qui embaument les rues.
Plus qu'une journée de vélo avant la Croatie, Dubrovnik et neuf jours de repos avec les parents de Sandrine.
Merci le drone
Ici, tu peux voir notre collection de vues à 360° prise au Monténégro.
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Sandy
Le 25/05/2022 à 12h48min
zezette
Le 24/05/2022 à 20h45min