Bud - Kristiansund
Quelques challenges d'affilée
Lundi 3 août 2020
Cette nuit, c'était tempête: vent soutenu, pluie intense sans interruption. À tel point que nous avons rentré le vélo dans la cabane. Au réveil, il pleut toujours autant et il faut se motiver pour traverser le camping pour aller aux sanitaires. Le vent est un peu retombé et il souffle dans le bon sens pour le vélo, c'est déjà ça.
La pluie ne cessera pas jusqu'au moins 18h (quand j'écris), on oscille entre grosse pluie dense et grosse pluie dense qui mouille fort. Bêtement, alors que les paysages se répètent depuis 10 jours, aujourd'hui nous avons un petit passage de 15km un peu différent. Nous en profiterons donc un peu moins bien et ne prendrons même pas de photos (c'est toujours compliqué quand il pleut). Il s'agit de ce qu'on appelle ici l'"Atlantic Road", la route Atlantique. C'est un petit bout de route sur la Mer qui saute d'île en île (de toutes petites îles) par des ponts et des digues. Toutes ces petites îles sont très plates et tracent un chemin assez éloigné du reste de la côte. C'est mignon et ça attire pas mal de touristes. Malgré le temps, cette portion sera un peu chargée.

Au kilomètre 50, nous arrivons dans la petite ville de Bruhagen. Là nous attend un nouveau challenge: nous devons rejoindre l'île de Kristiansund qui n'est accessible de ce côté que par un long et profond tunnel sous la Mer (plus de 5km), est interdit aux vélos bien sûr. Cependant, nous suivons un itinéraire norvégien national pour vélo. La solution proposée à ce dilemne est de prendre un bus avec son vélo! C'est pas pratique me direz-vous, et je serais plutôt d'accord. Mais c'est comme ça, tout est toujours compliqué si on se refuse à rouler en voiture. Les chauffeurs de bus sont au courant, ils doivent prendre quelques cyclistes de temps en temps. Sandrine avait fait pas mal de recherches sur cette affaire et nous prévoyions de prendre le bus de 13h45. Un peu à la bourre, après s'être arrêté à l'improviste manger des gaufres sur la route, nous arrivons à l'arrêt du bus à 13h41. Le bus est déjà là, nous signifions au chauffeur que nous souhaiterions monter. Il nous fait enlever les bagages, on essaie de mettre le tandem dans la soute: ça ne rentre pas. Il est 13h43, le chauffeur est gêné et cherche ses mots en anglais pour nous dire qu'il va falloir qu'on se démmerde sans lui. À cet instant, je sors ma clef spéciale que j'ai toujours dans le panier et en moins d'une minute nous avons scindé le tandem en deux (on maîtrise la chose maintenant). Le gros du tandem est mis dans la soute, le reste dans l'habitacle et le bus peut partir à 13h45 (horloge du véhicule faisant foi).
Vingt minutes plus tard, nous sommes de l'autre côté du tunnel. Nous sortons nos affaires du bus et le chauffeur nous souhaite une bonne journée. Je crois qu'on l'a complètement bluffé! Il nous faut un quart d'heure pour remonter et recharger le tandem, le tout toujours sous la pluie. Ensuite, nous avons sept kilomètres à faire jusqu'au camping où nous souhaitons passer la nuit. Nous y arrivons vite (il sera 15h15) mais en cours de route, un petit problème technique: nous ne pouvons plus passer la moitié de nos vitesses. Nous finissons la route comme ça et au camping où nous louerons une petite chambre pour sécher tout notre attirail, nous étudions le vélo. Assez vite, on trouve le problème: nous avons tordu les vitesses arrières, les deux plus grandes, et elles empêchent la chaîne de monter. C'est assez spectaculaire, la roue crantée est carrément tordue! Nous avons une cassette de rechange dans les sacs mais encore une fois, ça fait chier de péter du matos à 2500km!
Depuis le camping, nous avions prévu d'aller faire des courses dans un centre commercial à 2km. Le centre commercial est doté d'un magasin de sport où nous trouvons un réparateur de vélo qui nous change nos vitesses et qui ne nous fera même pas payer la main d'oeuvre. Soit on lui a fait pitié, soit on lui a fait envie avec nos histoires de voyage à vélo! Résultat, on repart avec de nouvelles vitesses, un grand plateau en rab' pour remplacer celui où on a plié une dent. Et dans la prochaine ville digne de ce nom, Trondheim, où nous avons prévu de nous reposer une journée, nous allons écumer les magasins de vélo pour acheter une nouvelle cassette de 9 vitesses et un disque de frein car le nôtre est déjà HS... Sacrée journée de repos en perspective.
superwanchan
Le 03/08/2020 à 18h41min
zezette
Le 02/08/2020 à 21h22min