Visite de Rīga
Capitale Lettone
11-13 novembre 2020
Cela fait 10 jours que nous avons repris le vélo et quitté Tallinn. Nous avons choisi de nous arrêter à Rīga, capitale de la Lettonie, pendant 3 jours pour nous reposer, préparer la suite et faire quelques réparations minimes sur le tandem. Ayant endommagé la fixation d'une des sacoches arrière, nous avions commandé des pièces de rechange et les avions faites livrer chez un hôte Warmshower, Marīs, à Rīga. De plus, il nous fallait trouver des rondelles pour ajuster la béquille récemment changée. Ce sont des petites choses certes, mais qui sont plus simples à réaliser quand on est à l'arrêt dans une ville. Enfin nous avons fait des emplettes pour garnir le colis destiné à nos super-gagnants du quiz: Aurélia, Renaud, Judith et Rosie, qui ont fait un sans-faute!
Découverte de la ville à pied
On a beaucoup de chance avec la météo jusque là. C'est beaucoup mieux que les 2 semaines de pluie qu'on avait l'année dernière pour finir notre tour de France en tandem. Ici il ne pleut pas encore et il fait doux. On en a profité car les choses risquent de changer dans une semaine.
Nous sommes partis à la découverte de la ville à pied. Ici aussi il y a de nombreuses églises et cathédrales, catholiques, protestantes et orthodoxes. François s'est beaucoup amusé à faire voler son drône au dessus des bâtisses et plus particulièrement près des flèches des plus hauts bâtiments. On y trouve toutes sortes de personnages mais aussi des animaux: poule, coq et... des chats!
De nombreux bâtiments sont de style Art Nouveau, certains sont plutôt à la mode Soviétique. Il y a aussi de grandes halles où on trouve pleins de bonnes choses à manger: des pâtisseries à la rhubarbe, cerise, pomme, aux poissons fumés, en passant par des cornichons au vinaigre, snack très populaire par ici.
18 Novembre:
Proclamation de l'Indépendance
La ville est parée des couleurs du drapeau letton: rouge et blanc. Partout, on voit de longs drapeaux recouvrir les façades, dans les magasins on trouve des bougies, des rubans, des noeux et tout un tas d'objets rouge et blanc. La date de la Proclamation de l'Indépendance approche, c'est le 18 Novembre.
Cela s'est passé en 1918, après la fin de la Ière Guerre Mondiale, après l'armistice signé le 11 Novembre 1918, qui est aussi célébré en Lettonie, le pays a déclaré son indépendance le 18 Novembre 1918. Comme en Estonie, l'indépendance initiale a été de courte durée. En effet, le pacte Germano-Soviétique signé secrètement entre l'Allemagne et l'Union Soviétique a remis les 3 pays Baltes sous la tutelle russe dès 1939. Et cela a duré jusqu'en 1991! Bien que la Lettonie ait déclaré la restauration de l'indépendance en mai 1990, l'Union Soviétique ne l'a pas reconnu et a envoyé l'armée. En janvier 1991, des barricades sont construites dans la ville de Rīga et des affrontements ont lieu. Ce n'est qu'en août 1991, au lendemain du coup d'état raté contre Gorbatchev, que la restauration complète de l'indépendance de la Lettonie a pu être proclamée.
Quartier Général du KGB à Rīga
Pendant la période d'occupation soviétique, c'est-à-dire de 1940 à 1991, le beau bâtiment juste en face de notre appartement, connu sous le nom de "Maison en Coin", a abrité le Quartier Général du KGB. Ce bâtiment a été transformé en musée et il est ouvert pendant la période de Covid-19 à condition de respecter toutes les règles de distanciation. Nous en avons profité pour en apprendre plus sur l'histoire du pays. Les personnes soupconnées d'êtres des oppposants au régime (étudiants, journalistes, Baltes d'origine allemande, etc.) étaient interrogées, menacées et emprisonnées dans ce bâtiment en attendant la fin de l'enquête.
La visite commence par un beau corridor, c'est la seule partie joliment décorée qui reste du bâtiment. Ensuite nous sommes passés par l'accueil où les suspects étaient déshabillés, privés de leurs effets personnels et enregistrés avec leurs empreintes et photos. Nous avons vu une salle d'interrogatoire, puis de nombreuses cellules qui étaient à l'époque souvent surpeuplées, éclairées 24h/24 pour surveiller les détenus. Nous avons traversé la petite cour intérieure destinée à la promenade quotidienne de 20 minutes. On vous passera les détails sur les menaces faites aux suspects, sur eux et sur leurs proches, les tortures physiques: coups, brûlures de cigarette ou psychologique: privation de sommeil jusqu'à ce qu'ils signent de force leurs "aveux".
En 1941, l'armée allemande prend possession de Rīga. Au préalable, le quartier général du KGB a donc été vidé de ses dossiers et de la plupart de ses prisonniers. La population a d'abord accueilli les Allemands avec espoir avant de se rendre compte que cette occupation n'était pas tellement différente de la précédente. Jusqu'à la libération en 1944, ces locaux n'auront pas été utilisés par les Nazis. Mais au lendemain de la Guerre, alors que la population s'attendait à ce qu'une décision soit prise pour rendre son indépendance aux pays Baltes, rien n'est fait et les Russes se les réapproprient. Ils réinstallent également le quartier général du KGB dans ces mêmes locaux et y resteront jusqu'en 1991.
En sortant du musée, nous recevons une invitation de Marīs, notre sauveur de warmshowers, pour aller boire un verre dans un bar de la capitale. Tous les bars et restaurants sont fermés pour raison sanitaire mais ici comme en France, les commerçants ont du stock et des factures à payer et quand ils ont des clients de confiance, ils ouvrent leurs porte clandestinement... Rendez-vous est donc pris à l'arrière du bar (dont nous ne citerons pas le nom, ni ne publierons de photo) et après échange d'un petit mot de passe (comme dans les films), nous pouvons entrer par les cuisines. Tous les stores sont baissés et d'extérieur, tout semble fermé mais à l'intérieur quelques clients se succèdent. Comme tout le temps, nous respectons des distances physiques et en fait, chaque groupe est composé de collègues de travail qui sont donc déjà en contact toute la journée. Nous resterons là avec Marīs et sa collègue (que nous avions déjà rencontrée mercredi) quelques heures avant de rentrer nous préparer pour demain.
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